Aux sources des rythmes : L’art de composer de la musique en Afrique

En Afrique, la musique est plus qu’un art : c’est une partie importante de la vie, une ancienne façon de communiquer et une mémoire vivante. De Dakar à Kinshasa, et de Lagos au Cap, la musique change tout en gardant ses origines. Chaque note, chaque battement, chaque chant raconte une histoire et représente une identité, un combat ou une célébration.
L’héritage et ce que l’on passe aux autres.
La musique africaine vient de vieilles traditions de conte oral. Avant d’écrire, les peuples africains racontaient leur histoire, leur spiritualité et leurs valeurs avec des chansons, des tambours, des balafons ou des koras. Chaque groupe a ses propres sons, rituels et instruments, comme le ngoni du Mali, le mbira du Zimbabwe et le bendir du Maroc.
Mais cet héritage peut changer. Il se communique et change. Les griots d’aujourd’hui utilisent les technologies numériques et mélangent tradition et modernité pour créer de nouveaux sons.

Laboratoires en ville
Les grandes villes d’Afrique sont maintenant de vrais lieux d’expérimentation musicale. À Lagos, la musique afrobeat est très populaire avec des artistes comme Burna Boy et Wizkid qui portent la musique nigériane jusqu’aux Grammy Awards. À Kinshasa, les petites rues sont remplies de musique ndombolo, et à Johannesburg, le kwaito et l’amapiano font bouger les règles.
La rue, Internet et les studios improvisés : tout peut être utilisé pour créer. Les jeunes artistes, souvent sans formation, utilisent des logiciels de musique sur ordinateur pour enregistrer des chansons avec peu de moyens mais beaucoup d’idées. Trouver des solutions par soi-même stimule la créativité.
Un art qui a un message.
Faire de la musique en Afrique, c’est souvent plus qu’un acte artistique : c’est une manière de résister. Face aux inégalités, à la censure ou à la violence, beaucoup de musiciens parlent pour défendre des causes. Des artistes africains comme Fela Kuti, Angélique Kidjo, Tiken Jah Fakoly et Elida Almeida parlent des problèmes, préviennent et rassemblent les gens.

La musique aide à guérir et à rassembler les gens. Elle guérit les anciennes blessures, elle rapproche les générations, et elle apporte de l’espoir à une jeunesse qui veut changer les choses.
Vers une industrie qui change.
Avec le développement des plateformes de streaming, la musique africaine est de plus en plus connue dans le monde. Des festivals comme le MASA à Abidjan; le DOMAF au Cameroun ou le Festival Gnawa d’Essaouira attirent des producteurs, des journalistes et des visiteurs du monde entier. Les partenariats entre pays augmentent, établissant de nouveaux liens entre les continents.
Cependant, il y a encore beaucoup de problèmes : les artistes sont en difficulté, il y a peu de lieux pour produire, et le piratage en ligne pose problème. Cependant, les choses avancent. De nombreux labels, incubateurs et projets d’aide apparaissent pour créer un écosystème musical durable en Afrique, à l’instar du Bootcamp Malongue qui est une bibliothèque musical africaine contribuant à valoriser le travail des créateurs et leur permettre de vendre leur création

La musique en Afrique évolue continuellement. Imprégnée de tradition et soutenue par une jeunesse audacieuse et connectée, elle crée chaque jour de nouvelles histoires sonores du continent. Elle est riche, variée et créative, montrant une Afrique qui renaît culturellement, fière de son héritage et tournée vers l’avenir.