Festival des Masques de Porto-Novo 2025 : Deux jours entre traditions vivantes et émotions partagées

Les 2 et 3 août 2025, Porto-Novo a vibré au rythme des masques, des tambours et des esprits. Pour sa deuxième édition, le Festival des Masques a confirmé qu’il n’était pas qu’un simple événement culturel : c’est un moment de communion entre héritage, spiritualité et fierté nationale.
🎤 Farid Mutairou, architecte originaire de Cotonou, confie :
« Cela représente notre culture, c’est ce qui nous définit en tant que Béninois. Nous sommes l’un des rares pays africains à être fiers de préserver nos traditions. »
Cinq places, cinq ambiances, une même ferveur
Durant ces deux jours, plusieurs sites emblématiques de la ville ont accueilli spectacles, danses rituelles et parades. Chaque lieu avait sa propre ambiance, ses propres masques et ses propres récits :
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À Lokossa, les puissants Zangbéto ont tournoyé dans la poussière, envoûtant petits et grands.
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À Migan, les Egungun ont ramené les esprits des ancêtres dans une mise en scène saisissante.
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Sur la place Abessan, les masques Guèlèdè et Gounouko ont dansé pour honorer les femmes, la sagesse et l’harmonie.
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À Dagbé Klunon Honto et Houngbo, les performances étaient empreintes de mysticisme, entre pythons sacrés et invocations vodun.
Un spectateur, ému après une danse des Egungun, raconte :
« Ces masques ne sont pas là pour amuser. Ils portent une mémoire, une histoire, une force spirituelle. »
Le point culminant du festival a été la grande parade des masques sur le boulevard lagunaire. Des centaines de masques, vêtus de costumes flamboyants, ont défilé sous les acclamations. Un moment suspendu, entre transe et tradition.

Penser la culture : un colloque sur l’Ifá
À côté des festivités, un colloque scientifique s’est tenu à l’École du Patrimoine Africain, autour du thème « Ifá Ọ̀rúnmìlà : introduction à une épistémologie ». Universitaires béninois, nigérians, togolais et chercheurs venus d’ailleurs y ont exploré les savoirs anciens liés aux systèmes de pensée vodun. L’occasion de rappeler que le masque n’est pas que spectacle : il est aussi philosophie, mémoire et transmission.
Un festival accessible et populaire
L’Esplanade de l’Assemblée nationale, transformée en village du festival, a été le théâtre d’animations pour tous les âges. Entre les stands d’artisans, les ateliers de maquillage traditionnel, les jeux pour enfants et les dégustations locales, chacun pouvait vivre l’expérience à sa manière.
Le soir, place à la fête avec des concerts gratuits réunissant de grands noms de la scène béninoise : Sagbohan Danialou, Zeynab, Don Métok, Queen Fumi ou encore Pépé Oleka. Une ambiance à la fois familiale et festive.
🗨️ Charlemagne Yankoty, maire de Porto-Novo, voit dans ce festival bien plus qu’une fête :
« Le Festival des masques est sans aucun doute un attrait touristique pour le Bénin. Le président veut faire du tourisme un véritable moteur économique. »
Un héritage vivant qui rassemble
Ce qui marque le plus dans ce festival, c’est la sincérité de l’émotion. On n’y vient pas juste pour regarder, mais pour ressentir. Les enfants s’émerveillent, les anciens racontent, les jeunes dansent. Il y a dans l’air une volonté de transmission.
Un participant résume bien l’ambiance :
« Ce n’est pas seulement un spectacle, c’est une communion avec nos ancêtres et nos racines. »
À retenir
Événement | Festival des Masques de Porto-Novo |
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Édition | 2ᵉ édition – 2 et 3 août 2025 |
Lieux | Porto-Novo (5 places + parade lagunaire) |
Accès | Gratuit et ouvert à tous |
Activités | Performances masquées, colloque, concerts, artisanat |
En l’espace de deux éditions seulement, le Festival des Masques s’est imposé comme un rendez-vous majeur de la scène culturelle ouest-africaine. Une belle preuve que le Bénin a su faire de ses traditions un moteur d’unité, de rayonnement et de fierté.